Le mirage des « solutions qui font tout »
Misc

Le mirage des « solutions qui font tout »

Il est difficile pour les grandes entreprises de gérer la legacy de leur contenu. Par conséquent, quand Microsoft (ou SAP, IBM….) arrivent pour proposer des solutions clefs en main, cela semble être la solution magique. D’ailleurs qu’y a t’il d’autre vraiment, vous diront-ils?

Prenons Sharepoint par exemple.
Ce qui est vendu c’est que tous les collaborateurs pourront ainsi facilement créer du contenu sur internet en transformant en deux coups de cuillère à pot leurs word ou powerpoint en pages web.
La réalité c’est que les intranet ainsi créés deviennent des fourre-tout à peu près aussi inefficaces que l’étaient leurs stockages de données.

Les commerciaux de la firme vous diront que la mise en page sera simple et flexible. La réalité c’est que l’on ne peut pas sortir des templates convenus et que toute intégration – par exemple de javascript pour créer une infographie – est rapidement une source de conflit car impossible ou financièrement insupportable.

Ce que j’ai pu observer chez tous les clients qui se sont retrouvés équipés de solutions comme Sharepoint c’est que la problématique de stockage et de partage de données qui n’était pas simple auparavant, est devenue encore plus complexe après l’arrivée de la solution. Les développements sont couteux, les évolutions possibles limitées mais surtout je n’ai jamais vu une telle frustration chez les utilisateurs depuis…. les modem 14k?

Mais est-ce vraiment la faute de Sharepoint?

La grande désillusion me semble être à la mesure des attentes inconsidérées qui ont été émises lors des différents appels d’offre.  Souvent, le choix a été réalisé par des personnes qui ne seront même pas les utilisateurs des sites ainsi créés. Par conséquent, comme les attentes ne sont pas claires, on ne peut que se laisser séduire par ce qui de prime abord semble comme une « magic bullet ».

Un outil sert à faire ce pour quoi il a été conçu.

Sharepoint fait ce pour quoi il a été fait à savoir transformer des documents aux contraintes définies en pages web « à la volée ».
Par conséquent sa souplesse ne peut qu’être limitée aux différents supports qu’elle doit pouvoir permettre de visualiser.

Rendre visible et accessible du contenu ne procède pas de la même démarche que rendre séduisant.

Il est vain de croire que c’est une baguette magique qui créera de l’agrément à des contenus qui n’en ont pas. Si l’on souhaite que le contenu séduise les lecteurs, il doivent être travaillés avec le lecteur en tête, ses besoins, ses connaissances, ses intérêts.

On ne crée pas du sens « à la volée ».

L’autre illusion vient du fait que constituer un intranet ne peut pas se faire de manière automatique en transformant les serveurs de données en contenus web. Il faut un minimum de réflexion et de travail de structure pour ces intranet fassent un sens. Ce n’est pas parce que toutes les présentation d’une entreprise sont accessibles que cela fera du sens. On a besoin de sélectionner, documenter, expliquer et rien de cela est automatique.

Avez-vous besoin d’une solution qui fasse tout à peut près ou de plusieurs solution qui font bien leur partie?

Sharepoint est probablement un chouette outil. Et cet article ne vise pas le moins du monde à le critiquer.

C’est la réflexion qui mène à cette décision que je souhaiterais challenger.

On ne bâti par un intranet et encore moins un site internet en s’installant dans une solution « qui fait tout » parce que cela semble simple. C’est une approche « logistique » de la chose.
Il n’y a aucune solution qui sache tout faire.

Avant de choisir le logiciel, le framework ou le langage qui servira à construire votre présence en ligne, je vous encourage à vous demander quels seront vos facteurs clefs de succès. Si la souplesse, l’agilité, la capacité à s’adapter rapidement à faible coût (dans le cas d’un site par exemple), à motiver les gens et à les impliquer, à donner du sens sont vos facteurs clefs de succès, alors intégrez-les dans vos critères de sélection finaux, car in fine, une fois la solution mise en place, c’est l’incapacité ou la facilité à les atteindre qui déterminera le succès de votre projet.

Et puis arrêtons de croire aux outils magiques. D’expériences, il y a des applications ou des logociels qui font très bien une partie seulement. Pourquoi ne pas construire des architectures plus modulaires?

Par exemple si un logiciel ou une application est très bien pour gérer le load balancing et si un autre est un moteur de recherche très puissant, pourquoi s’en priver?
A l’instar des architectures de sites de e-commerce, je crois de plus en plus à la déstructuration des sites. Si vous avez un superbe outil de CRM, pourquoi vous en priver en l’intégrant dans un développement?

C’est comme les machines à laver qui sèchent le linge également. C’est soit elles lavent bien, soit elles sèchent bien, mais j’en ai jamais vu une qui sache faire les 2 avec excellence.

Visited 5 times, 1 visit(s) today