Tout d’abord, je tiens à préciser que le titre ne reflète pas ma pensée 😉
C’est juste que cette question je n’arrête pas de l’entendre alors j’ai voulu y réfléchir…à voix haute!
Houra, la structure est flat et vous avez donné à chacun le pouvoir de tout dire, seul. Dans un coin, dépité, les responsables du département communication restent sans voix. Frustrés, un peu humiliés, le rejet qu’ils ressentent est à la hauteur de l’affront qu’il vient de recevoir.
Chacun doit pouvoir trouver sa place et tirer profit de la fluidité. Il ne s’agit pas de leur trouver un rôle de parade, mais de regarder dans quelle mesure ils pourraient, eux aussi, avec ce professionnalisme qui les caractérise, participer à cette élévation générale.
Des pistes pour un nouveau rôle
Former les gens, les aider. Communiquer n’est pas simple et en partageant leur savoir, par exemple comment rédiger, ils peuvent contribuer à aider les gens dans ce qui est leur domaine d’expertise. Mais plus qu’un centre de formation, les communiquants, déchargés du quotidien, peuvent alors se concentrer sur des tâches plus ponctuelles. Ce n’est pas parce que l’information circule librement qu’elle est toujours comprise ou mise en perspective. Leur rôle se situe alors justement là.
Aider à mettre en valeur ce qui est vraiment important, s’assurer que les débats qui doivent avoir lieu, ont bien lieu. Support des départements, les voilà alors en position de créer de vrais événements de communication pour des opérations ciblées, des communications précises et ponctuelles.
Une route parsemée d’embuches
Descendu d’un pied d’estal qu’ils occupaient parfois malgré eux, les voilà au milieu de tout le monde. Du coup, ils se trouvent à la croisée des chemin où l’information circule. Informés et sollicités, les voilà aussi possesseurs d’autres informations qu’ils avaient auparavant du mal à solliciter et qu’ils doivent maintenant apprendre à remonter.
L’information circule désormais dans tous les sens et, de part leur rôle d’interface, les voici au coeur de tout. De communication corporate, les voilà propulsés au coeur de la communication sociale. Jamais ils n’auront eu une telle quantité d’informations à relayer, à mettre en perspectives.
Naturellement ils devraient même se rapprocher des ressources humaines tant ils sont alors impliqués dans le fonctionnement de l’entreprise. Déjouant les tensions avec l’art qui les caractérise, ils font alors un travail de proximité, précieux pour l’entreprise.
Un flou qui pourrait ne pas être profitable
Près des gens, éloignés du management, surtout si celui-ci est pyramidale et enfin sur le terrain des ressources humaines. La position n’est de loin pas confortable. Symbolisant bientôt les tensions internes, la remontée de ce que certains voient comme des rumeurs, ils n’ont pas encore la confiance de leurs collègues, plus le soutien aveugle du management et même parfois une position ambiguë par rapport aux RH. Bref la situation devient explosive pour eux.
Tout laisser dire ne signifie pas rien organiser
La réponse je ne la détiens pas. Je m’interroge. Pour avoir occupé ce type de poste, je me suis bien souvent retrouvée prise entre plusieurs feux et le moins que l’on puisse dire c’est que ce n’est pas agréable. Il faut donc savoir que si on libère la communication, on va en avoir de l’information. Comment allons nous donc gérer tout cela. Arrivant dans tous les sens, sur des sujets multiples, cela va être dense et complexe.
Il y aura des informations factuelles mais aussi de l’émotion. Le flux RSS libèrera les faits mais comment juguler ce besoin soudain parler ?
Quels objectifs devraient servir cette communication « désinhibée » ?
- Faire circuler tout ce qui se passe dans les unités métiers
- Libérer la créativité des employés en leur permettant de réagir, de proposer
- Donner en temps réel de l’information sur ce qui se passe
- Mettre en perspective les informations, permettre de traiter, de prendre du recul
- Libérer les faits des émotions
- Gérer les émotions
- Donner la possibilité aux doutes, aux tensions, d’être dissipés avant d’enfler
Comme on le voit dans cette liste sûrement pas exhaustive, il y a des sujets qui touchent la communication, d’autres les ressources humaines, d’autres le management, voire le middle management. Il y a selon moi un travail de fond à faire. En s’interrogeant sur les flux RSS ce n’est pas seulement un département que nous touchons, mais la structure entière de l’entreprise. Les obstacles les voilà, mais ils sont aussi les leviers.
Bénéfices Vs Inconvénients
Simples communiquants, cette révolution pourrait vous permettre de devenir non plus « tenancier de l’orde moral » mais stratèges en communication. Au service des divers départements, vous pourriez devenir, à l’instar des coachs, un support essentiel pour traiter, affronter, anticiper, répondre.
Pour peu que des objectifs précis soient fixés, que des rôles clairs soient définis, il y a alors de la place pour vous.
Mais parce que l’on touche à la culture d’entreprise, à l’existant, ce modèle sera à peu près aussi unique qu’il y a d’entreprises. Je mettrais en tout cas au vert ces personnes des ressources humaines, ces managers et ces communiquants ensemble pour définir un modus vivendi dont chacun sortirait grandit. Les nouvelles moeurs en communications vont venir bouleverser les entreprises.
Qu’elles le veuillent ou non, elle devront en passer par là car cette liberté et manière de faire va s’imposer d’elle même. Il faut donc s’y préparer et c’est maintenant qu’il faut y réfléchir, pas demain quand 3, puis 6 puis tous les départements auront appris à se passer de la communication au profit de l’ultra communication. Ne nous y trompons pas, c’est incontournable et surtout c’est la meilleure chose qui pouvait nous arriver.
Plus les gens se sentiront libres de parler et plus il sera facile de savoir et donc d’agir.
L’entreprise 2.0 passe pour moi par cette étape de « re-engineering » dont le coeur sera le département de la communication.
Je suis curieuse de voir ce qui va en ressortir…