Japon 2.0 – Les médias sociaux à la rescousse
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Japon 2.0 – Les médias sociaux à la rescousse

Retrouvez ci-dessous ma chronique com.geek parue dans Cominmag, le magazine du marketing, de la communication et des médias en Suisse romande, d’avril-mai 2011:

Vendredi 11 mars, un séisme de magnitude 9.0 sur l’échelle de Richter secouait le Japon. Un tsunami dévastateur heurtait les côtes provoquant des destructions massives. Les services de téléphonie étant pour partie indisponibles, Twitter, Facebook, YouTube, Google, Skype et Mixi, le plus populaire des réseaux sociaux au Japon, ont été en première ligne à la fois pour permettre aux proches de rester en contact mais aussi pour informer, organiser les recherches et faire appel à la solidarité.

Contrairement aux systèmes basés sur des émetteurs ou des serveurs centraux, Internet ne dépend pas totalement d’une structure centralisée. Le principe du réseau, inventé par le Pentagone en pleine Guerre froide à la fin des années 60, a été construit dès l’origine pour résister à une attaque nucléaire ou massive sur un point central. Ainsi, malgré les dégâts sur place, l’Internet japonais a résisté à la catastrophe tandis que les lignes de téléphones fixes et mobiles ont été largement perturbées, voire totalement coupées.

Twitter s’est imposé une nouvelle fois comme un relais incontournable

Les infrastructures électroniques japonaises sont sans doute parmi les meilleures du monde, avec un Internet à très haut débit en fibre optique très développé. Les réseaux sociaux comme Twitter et Facebook, ou le service de téléphonie Skype, sont massivement utilisés afin de s’informer et de communiquer.

Le Japon compte d’ailleurs, derrière les Etats-Unis, le plus grand nombre d’utilisateurs de Twitter. Le jour de la catastrophe, les tokyoïtes ont envoyé plus de 1’200 tweets par minute. Parmi ces dizaines de milliers de messages, beaucoup visaient à rassurer les familles et les proches. Tout comme pour le crash de l’avion dans l’Hudson River, c’est d’abord sur Twitter que des centaines de milliers de personnes dans le monde ont pris connaissance de la catastrophe et sur YouTube que les premières vidéos amateurs sont apparues, bien avant que les médias traditionnels s’en emparent.

Pas étonnant donc qu’au soir du 11 mars, un total de 246’075 tweets, utilisant le terme « earthquake » avait été posté. Même le Premier ministre japonais a ouvert en urgence un compte Twitter (@JPN_PMO) en anglais le 16 mars, afin de fournir des informations sur la situation générale du pays durant cette période de crise.

Les outils du web 2.0 ont également joué un rôle majeur dans l’organisation des recherches et les appels à la solidarité

Prenez « Person Finder », l’outil de recherche de disparus permettant aux sinistrés de donner de leurs nouvelles ou de déposer un avis de recherche. Créé et lancé par une équipe de Google en 72 heures après le tremblement de terre en Haïti, la version japonaise a elle été mise en place seulement une heure après le séisme. Google étoffait même son dispositif deux jours plus tard en mettant en place un « centre de crise » consolidant un ensemble de ressources utiles pour effectuer des donations ou s’informer via les services cartographiques Google Earth/Maps. Des organisations comme la Croix Rouge ont, quant à elles, pris avantage du service « Causes » de Facebook pour récolter des dons. Zynga propose lui aux joueurs de Farmville ou CityVille sur Facebook de faire des dons par l’achat de biens virtuels spéciaux.

Face à cette catastrophe d’une ampleur exceptionnelle, les médias sociaux, souvent décriés pour nous isoler de nos semblables, ont démontré leur capacité à nous unir, et à faire ressortir le meilleur de nous-mêmes.

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