Se débarasser du corporate Spamming
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Se débarasser du corporate Spamming

On ose à peine le qualifier ainsi.
Il est vrai que lorsque l’on est dans une grande entreprise, on en reçoit des emails. Parmi ces emails, souvent, beaucoup de newsletters.
La newsletter étant d’ailleurs souvent un aveu de demi échec. Les intranets seuls ne permettant pas d’attirer les gens à lire ces informations essentielles, on crée à la volée des newsletters, toutes plus importantes les unes que les autres pour être sûres que le contenu soit bien délivré à chacun.

Personne ne se demande si le fait d’avoir envahi les boites aux lettres de tout le monde a une véritable utilité. Pire, le ROI n’est souvent même pas mesuré.
Qui lit donc vraiment ces newsletters ? Quand on a une pile d’une centaine de mails en attente, quelle est la valeur du mail « newsletter » ? Ne passe-t’il pas à la trappe ?

Des newsletters, pour en avoir écrit des dizaines, c’est souvent un mix entre de la bonne information réchauffée, des beaux discours bien corporates et bien opaques avec de vrais fausses interviews et même parfois du remplissage de trucs vaguement intéressant.

De la vrai bonne information qu’on éplucherait avec intéret,, les newsletters en contiennent peu, voire pas du tout. A l’image de l’emailing qui envahi nos boites aux lettres personnelles, ce type de démarche est stérile, et à mon humble avis, une habitude dépassée.
Rappelons-le, la newsletter a souvent été créée pour s’assurer que chacun aurait l’information qu’il ne serait pas allé chercher sur intranet.

Franchement, plutot que d’organiser ce « hack » des boites aux lettres, de formanter des actions de corporate spamming, inefficaces, ne ferions-nous pas mieux de nous interroger sur ce qui fait que les gens ne vont pas sur intranet ? Cette démarche, de remise en question, certains n’osent pas encore l’entreprendre. D’autres, lassés d’attendre et disposant d’un permis de bousculer les habitudes, ont mis en place des solutions qui méritent que l’on s’en inspire.

Préambule
L’information qui circule dans les entreprises est passionante au café et déprimante lorsqu’elle est sur intranet. Pourquoi ? Tout simplement parce que ceux qui la détiennent ne sont pas ceux qui la mettent en ligne. Edulcorée, vidée de son sens et surtout de sa fraîcheur, l’information « corporatement digérée » fini par perdre tout intérêt.

Principe
L’idée est donc simple apparemment : remettre les acteurs dans l’action ! Mais bon sang, c’est bien sûr. Pourquoi ne pas simplement donner la possibilité à ceux qui créent, ceux qui savent, ceux qui sont la source de publier eux même. Et voilà l’avènement du « user generated content » en entreprise.

Dilemne
C’est une évidence et pourtant cela va à l’encontre de tous les principes de communication interne d’une entreprise. Reste donc à peser le pour et le contre. Une information « visée », remaniée et ayant perdu sa fraîcheur ou une information « brute », délivrée sans embage et immédiatement. Le premier a prouvé qu’il n’atteignait pas sa cible (puisque le l’on a fait des emails pour remplacer la spontanéité d’accès sur intranet) et qu’il n’intéressait pas. Le second, séduirait, mais il heurte les principes de l’entreprise. Pourtant l’information « brute » c’est ce qui intéressse, c’est ce qui fait que les gens vont chercher plus loin.

Quantité & perspectives
Bien sûr si chacun se met à publier librement tout ce qu’il sait, le problème de la quantité va rapidement se poser. Enfin oui et non, car si l’on veut bien tagger, ranger l’information, on peut aussi créer des flux, des filtres qui permettent alors de choisir ce qui nous intéresse. Le RSS est né. Oui mais cela veut dire que l’on rend les personnes responsables de s’informer seules, prenant le pari qu’elles iront voir ce qui est important pour elles. Est-ce un si gros pari ? En théorie non et c’est même plus valorisant. Challenger les personnes sur leur niveau d’information en faisant confiance à leur professionnalisme, me semble tout de même plus intelligent que de les voir comme un bétail idiot au point que l’on doit les assister pour être sûrs qu’ils ont bien les informations dont ils ont besoin. C’est comme pour les enfants. Donner le goût de savoir plutôt que celui d’être couvé. La relation ne serait-elle pas élevée alors ?

Pouvoir
Admettons donc que les gens soient assez responsables pour publier eux même, assez professionnels pour s’informer en fonction de leurs besoins que resterait-il comme obstacle ? Le pouvoir de la communication. Grands tenanciers de l’ordre moral interne, les « communiquants » ne voient pas cela d’un bon oeil du tout. Agitant le « oui mais vous ne vous rendez pas compte et si les gens publient n’importe quoi » pour cacher leur désespoir de perdre tout pouvoir, ils ont du mal à cacher la panique qui les envahi.

Quelle place a donc un département de la communication dans une entreprise où chacun a la parole librement. La question n’est pas anodine.

Y répondre est même vital pour toutes les entreprises qui seraient tenté par cette approche.

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